Cyclisme

D'Imola au Giro en passant par les Strade Bianche et San Remo : pourquoi Julian Alaphilippe prend son pied dans la Botte

D'Imola au Giro en passant par les Strade Bianche et San Remo : pourquoi Julian Alaphilippe prend son pied dans la Botte
27 septembre 2020, Julian Alaphilippe, sous les couleurs de l’équipe de France, devient champion du monde en s’imposant en solitaire à Imola en Italie. © Marco Bertorello / AFP

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S’il disputera, à partir de ce samedi, son tout premier Giro, Julian Alaphilippe a décroché ses plus grandes victoires sur les routes italiennes. Un pays où le Français demeure un coureur apprécié et respecté.

Au pays des costumes cintrés et des coupes ajustées, l’image n’est pas très esthétique. Le tee-shirt irisé de Julian Alaphilippe lui fait de grands plis sur les coudes et son immense émotion n’est que suggérée par son regard. L’émotion, elle, se dissimule derrière un masque chirurgical. Une faute de goût qui facilite le travail des archivistes : on est en 2020. Le 27 septembre exactement.

Quelques minutes plus tôt, le leader de l’équipe de France, 28 ans, a conquis son plus grand titre en devenant champion du monde sur l’autodrome d’Imola. Julian Alaphilippe et l’Italie, c’est donc d’abord cela, l’histoire d’une quête achevée dans la Botte qui se prolongera un an plus tard en Belgique.

Chasseur d’étapes pour sa première  sur le Giro

S’il avait déjà gagné Milan-San Remo, premier et toujours seul Monument à son palmarès, le coureur bourbonnais est, à Imola, entré dans la légende de son sport en même temps que dans le cœur de l’Italie. « C’était une année difficile pour tout le monde, se rappelle Enzo Vicennati, journaliste spécialisé pour le site transalpin bici.pro. Le public aurait aimé un succès italien, mais il n’y avait personne de chez nous pour jouer la gagne. Julian était donc le coureur que le pays voulait voir l’emporter. Son courage, son côté chevaleresque, il a toujours été populaire ici. »

Que l’année 2024 soit celle du premier Giro de Julian Alaphilippe a donc presque un côté incongru. « Il aurait dû le courir avant », confie à ce sujet son cousin et entraîneur Franck Alaphilippe. L’édition 2023 avait un temps été envisagée mais, privé de Tour de France après une grave chute sur Liège-Bastogne-Liège en 2022, le sextuple vainqueur d’étape sur le Tour voulait retrouver la Grande Boucle l’an dernier. « Le Giro, c’est une course qui lui correspond, poursuit son coach. Même si, parfois, lui qui déteste le froid, était bien content de regarder les étapes devant la télévision. »

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Mais être absent sur le Tour d’Italie ne veut pas dire bouder son pays. Très souvent, Alaphilippe a d’ailleurs préféré courir de l’autre côté des Alpes. Zappant régulièrement Paris-Nice pour aller rouler sur les chemins toscans des Strade Bianche. Un coup de foudre cathodique en 2018 devenu, un an plus tard, le théâtre de l’un de ses succès majuscules. Dans la foulée, Alaphilippe aime s’aligner sur Tirreno-Adriatico, la Course des deux mers dont il remporta trois étapes entre 2019 et 2021. Au total, le natif de Saint-Amand-Montrond a levé les bras six fois sur le sol italien. C’est moins qu’en France, évidemment, mais autant qu’en Belgique, ce pays auquel on l’associe pourtant si souvent.

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Dans une Italie qui chérit toujours Marco Pantani vingt ans après sa mort, le panache d’un Alaphilippe ne passe pas inaperçu. Et sa vie romanesque, où les plus gros chagrins nourrissent les plus grandes victoires, touche au cœur la patrie du maillot rose. « Le public italien se place toujours du côté des coureurs qui souffrent, éclaire Enzo Vicennati. Ici, tout le monde a compris les difficultés de Julian ces dernières années. Les Italiens veulent le voir redevenir le coureur effronté qu’il était auparavant, régler ses comptes avec la malchance et répondre une fois pour toutes à ceux qui l’ont accusé et mis sous pression ces derniers mois. »

Proche de Davide Bramati

Au sein d’une équipe belge Soudal-Quick Step héritière de la très italienne Mapeï, Julian Alaphilippe s’est aussi noué d’amitié avec un Transalpin : le directeur sportif Davide Bramati. « Ils se ressemblent beaucoup, sourit Franck Alaphilippe, qui a été intégré quatre saisons à la structure. Même si, curieusement, Davide n’a jamais été son DS référent, le courant est toujours bien passé entre eux.

Souvent, c’est avec lui que j’interagissais en tant qu’entraîneur. » Les deux hommes sont blagueurs et extravertis. Et ils seront réunis ces trois prochaines semaines, de Veneria Reale, point de départ de ce Giro 2024 demain, jusqu’à Rome où le peloton en terminera le 26 mai.

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Qu’attendre de Julian Alaphilippe au cours de ces vingt et une étapes ? « Qu’il fasse du Julian, espère son cousin. En partant un peu moins à l’abordage que lors du dernier Tour de France et en ciblant davantage certains objectifs. » En clair, et comme le coureur le confirmait dans une interview accordée à L’Équipe, il vient « pour retrouver le goût de la victoire. Gagner une étape, c’est vraiment l’objectif. Le Giro, c’est aussi ça, une course un peu plus débridée que d’autres grands Tours. » Une course taillée sur mesure pour le coureur que Julian Alaphilippe aspire à redevenir. 

Antonin Bisson


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1 commentaire

LOUIS a posté le 03 mai 2024 à 09h31

Malheureusement pour lui sa carrière est derrière lui , il a eu 4 bonnes années , j'espère pour lui qu'il retrouvera une équipe et je n'en doute pas

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